Moussiliou Moustapha
Moussiliou MoustaphaMembre du Collège, Conseiller, Commission Qualité et Règlementation, Conseil national de l’éducation, Bénin

Session 1
Mercredi 12 novembre 2025

Moussiliou Moustapha est titulaire d’un doctorat de l’Université pédagogique Hertzen de Saint Petersbourg (Fédération de Russie), il est engagé depuis 1994 dans le système éducatif du Bénin. Il fit ses premiers pas professionnels à l’Institut national pour la Formation et la Recherche en Éducation (INFRE), où il a été affecté au Service de la Formation. Dans cette position, il travaillait sur des dossiers pédagogiques en même temps qu’il assurait des heures de cours au Centre de Formation des Personnels d’Encadrement de l’Éducation Nationale (CFPEEN), une structure alors rattachée à l’INFRE et devenue depuis quelques années maintenant École de Formation des Personnels d’Encadrement de l’Éducation nationale (EFPEEN).

Depuis 2002, Moussiliou Moustapha enseigne au Département des Sciences de l’Éducation et de la Formation à l’Université d’Abomey-Calavi (Faculté des Sciences humaines et sociales).

Entre 2004 et 2006, Moussiliou Moustapha a occupé le poste de directeur départemental (régional) des Enseignements primaire et secondaire dans les Départements du Zou et des Collines. À ce poste, il veillait à l’application de la politique éducative de l’État dans les deux départements concernés.

De 2009 à 2013, il a exercé en tant que directeur de la Formation et de la Qualification professionnelle (DFQP) au Ministère en charge des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle. C’est sous son mandat qu’ont été élaborés les premiers documents structurant la formation professionnelle et qui ont servi de base à l’organisation de la première génération du Certificat de Qualification au Métier (CQM) dans le domaine de l’artisanat.

En 2013, il a été nommé à la tête de l’Institut National pour la Formation et la Recherche en Éducation (INFRE), poste où il va servir jusqu’en février 2O16. Les actions ici sont focalisées principalement sur :

  • La formation continue (qualifiante) des enseignants de la maternelle et du primaire ;
  • La préparation des enseignants aux examens professionnels du Certificat élémentaire d’Aptitude Pédagogique (CEAP) et du Certificat d’Aptitude Pédagogique (CAP) ;
  • La préparation aux concours probatoires du Certificat d’Aptitude aux Fonctions de Conseiller pédagogique (CAFCP) et du Certificat d’Aptitude à l’Inspectorat du Primaire (CAIP) ;
  • Les recherches-actions sur des thématiques de préoccupation majeure pour apporter des réponses précises aux difficultés rencontrées par les enseignants dans la gestion des situations pédagogiques.

Depuis février 2024, Moussiliou Moustapha, suite à un recrutement sur appel à candidatures, est mis à la disposition du Conseil National de l’Éducation, membre du Collège où il est rattaché à la Commission Qualité et Règlementation en qualité de spécialiste en Sciences de l’Éducation.

Résumé de l’intervention

Titre de l’intervention

Les réformes du système éducatif béninois : avancées et perspectives 2027

En 2016, le Bénin a connu l’avènement d’un Gouvernement dit de rupture, qui a engagé le pays entier dans de vastes réformes ayant touché presque toutes les sphères de la vie publique, y compris le secteur de l’éducation. Le souci affiché par les gouvernants est de réduire, de façon substantielle, les incohérences dans la gestion des affaires de l’État, impulser des actions fortes pour accélérer la marche vers l’atteinte des objectifs de développement durable.

Singulièrement dans le domaine de l’éducation, les réformes ont été totales, couvrant les sous-secteurs des enseignements primaire, secondaire général, technique et de la formation professionnelle ainsi que ceux de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Seul l’enseignement maternel est, pour le moment, détaché de ce renouveau structurel et, cela, pour des raisons de démarche et d’approche, en raison de la délicatesse dont les actions à mener dans cet ordre d’enseignement précis doivent être entourées.

Très méthodiques, les réformes engagées dans ces sous-secteurs ont visé chaque fois cinq (05) domaines majeurs que sont : les curricula, l’accompagnement et la formation (initiale et continue) des enseignants, le contrôle de la qualité, le matériel didactique, et le processus d’évaluation. Les réformes ont également touché les différentes formes de gouvernance qui s’exercent dans le système éducatif béninois, à savoir : la gouvernance politique, la gouvernance institutionnelle et administrative et la gouvernance pédagogique.

Ces réformes se réalisent à partir des mesures concrètes prises, des projets et programmes mis en œuvre et des mécanismes de suivi et d’évaluation déployés.

I. Les actions

Les efforts déployés par le Gouvernement en faveur de l’éducation depuis 2016 dans le cadre des réformes ainsi engagées commencent déjà par produire des résultats aussi bien qualitatifs que quantitatifs. Particulièrement, dans la période de 2021 à 2025, on note un impact significatif des actions engagées sur le système éducatif national, se traduisant par une amélioration substantielle de la plupart des indicateurs notamment : l’accès, l’équité, la rétention, l’achèvement, la disponibilité d’enseignants qualifiés, la réalisation et l’équipement d’infrastructures, la logistique.

II. Les résultats

Les réformes ont permis d’obtenir des avancées notables dans plusieurs domaines clés : amélioration de la qualité de l’enseignement, révision des curricula, renforcement de la formation des enseignants, et meilleure gouvernance du système éducatif. Les infrastructures scolaires et universitaires ont également connu un développement important.

III. Les défis et perspectives

Mais des défis restent persistants et s’expriment, entre autres, en termes de :

  • Pression démographique non maîtrisée ;
  • Disponibilité d’enseignants en quantité et en qualité ;
  • Disponibilité d’infrastructures scolaires et universitaires répondant aux normes et aux standards établis ;
  • Efficacité du système d’informations.

Cependant, des perspectives incitent à davantage d’espoir. À l’horizon 2027, le Bénin devra pouvoir :

  • Poursuivre les réformes liées à la qualité et au contrôle de la qualité ;
  • Améliorer la capacité d’accueil des infrastructures scolaires et universitaires tout en les inscrivant dans les normes et standards internationaux ;
  • Rendre disponibles, en quantité et en qualité, les personnels enseignants dans les différents sous-secteurs de son système éducatif ;
  • Poursuivre l’effort d’approvisionnement des établissements scolaires et universitaires en matériel didactique ;
  • Assurer continuellement l’ajustement des documents curriculaires à l’évolution des sciences et technologies ;
  • Améliorer significativement son système de production et de gestion de l’information sur le système éducatif national.

Conclusion

La communication sera structurée ainsi qu’il suit : Introduction – Les actions – Les résultats – Les défis et perspectives – Conclusion.
Ces réformes ambitieuses traduisent la volonté du Bénin de construire un système éducatif performant, équitable et durable, aligné sur les standards internationaux.